Quels choix pour le conjoint survivant en cas de décès ?

 

Lorsqu’un époux décède, le conjoint survivant doit faire face à des décisions patrimoniales importantes. Son niveau de protection dépend du régime matrimonial choisi, de l’existence d’un testament ou d’une donation au dernier vivant, et de la composition de la famille (présence d’enfants, d’ascendants, etc.).

 

Dans cet article, nous détaillons les droits du conjoint survivant en l’absence de dispositions spécifiques, les solutions pour améliorer sa protection, et l’intérêt stratégique de la donation au dernier vivant.

 

1. Quels sont les droits du conjoint survivant en l’absence de dispositions spécifiques ?

Si aucune disposition particulière n’a été prévue, c’est le Code civil qui définit la part revenant au conjoint survivant. Cette part dépend du lien de parenté entre le défunt et les autres héritiers.

 

1.1. Si le couple avait des enfants en commun

Le conjoint survivant a deux options :

  • L’usufruit de la totalité de la succession
  • Un quart de la succession en pleine propriété

 

L’usufruit : qu’est-ce que cela signifie ?

 

L’usufruit signifie que le conjoint survivant peut utiliser les biens et percevoir les revenus qu’ils génèrent (ex. : loyers des immeubles), mais il ne peut pas en disposer librement (vente, donation, etc.). La nue-propriété est détenue par les enfants, qui en deviendront pleinement propriétaires au décès du conjoint survivant.

 

Choisir un quart en pleine propriété : une meilleure autonomie financière

Le choix du quart en pleine propriété donne au conjoint survivant une autonomie financière plus immédiate sur une partie des biens, mais limite son contrôle sur le reste de la succession. Ce choix est souvent préférable si les liquidités sont prioritaires.

 

1.2. Si le défunt avait des enfants d’une autre union

Dans ce cas, la loi protège davantage les enfants non communs. Le conjoint survivant n’a plus le choix et reçoit uniquement un quart de la succession en pleine propriété.

 

1.3. Si le couple n’a pas d’enfants

Les règles changent selon la présence ou non des parents du défunt :

  • Si les parents du défunt sont vivants, ils peuvent prétendre à une part de l’héritage :
    • Le conjoint survivant reçoit la moitié du patrimoine
    • L’autre moitié est partagée entre les parents (¼ chacun)
  • Si les parents sont décédés, le conjoint survivant hérite de l’intégralité des biens du défunt.

 

1.4. Si le couple n’était pas marié

Les concubins et partenaires de PACS ne sont pas héritiers légaux !

Sans testament, le partenaire pacsé ou concubin n’a aucun droit sur la succession. Il est donc indispensable de prévoir des dispositions spécifiques (testament, assurance-vie, SCI, etc.) pour protéger son compagnon ou sa compagne.

 

2. Pourquoi prévoir une donation au dernier vivant ?

La donation entre époux, aussi appelée donation au dernier vivant, est un outil puissant permettant d’augmenter la part du conjoint survivant dans la succession. Elle donne plus de flexibilité et assure une meilleure sécurité financière.

 

2.1. Quels sont les avantages de la donation au dernier vivant ?

Avec une donation au dernier vivant, le conjoint survivant peut choisir entre :

  • L’usufruit de la totalité de la succession
  • Un quart en pleine propriété + trois quarts en usufruit
  • La pleine propriété de la quotité disponible (moitié, tiers ou quart selon la situation)

 

Depuis 2007, le conjoint survivant est exonéré de droits de succession, ce qui signifie qu’il ne paie aucun impôt sur les biens hérités.

 

2.2. Qui peut faire une donation au dernier vivant ?

  • Seuls les couples mariés peuvent faire une donation entre époux.
  • La donation peut être réalisée à tout moment, et modifiée ou révoquée librement par l’un des époux.
  • Elle doit être établie devant un notaire.

 

2.3. Quel impact sur la répartition successorale ?

 

Situation familialeSans donation au dernier vivantAvec donation au dernier vivant
Enfants communsUsufruit total ou 1/4 en pleine propriétéUsufruit total, 1/4 en pleine propriété ou pleine propriété d’une part plus large
Enfants non communs1/4 en pleine propriété1/4 en pleine propriété ou la totalité en usufruit
Pas d’enfants, parents en vie1/2 pour le conjoint, 1/4 pour chaque parent100% pour le conjoint
Pas d’enfants, pas de parents100% pour le conjoint100% pour le conjoint

 

3. Comment mettre en place une donation au dernier vivant ?

 

Les étapes pour sécuriser son conjoint :

  1. Consulter un notaire : Il établira l’acte notarié et conseillera sur les meilleures options.
  2. Signer la donation : L’acte doit être formalisé et enregistré pour être valable.
  3. Possibilité de modifier la donation : Elle peut être annulée ou modifiée à tout moment sans accord de l’autre époux.

 

4. La quotité disponible : Définition et enjeux

La quotité disponible est la part du patrimoine qu’un défunt peut transmettre librement à la personne de son choix, sans être contraint par les règles de la réserve héréditaire. En France, le droit des successions impose en effet une protection minimale aux héritiers réservataires (descendants ou, à défaut, le conjoint survivant dans certains cas). La quotité disponible varie donc en fonction du nombre d’héritiers réservataires.

 

Comment se calcule la quotité disponible ?

La répartition du patrimoine successoral est déterminée selon le nombre d’enfants laissés par le défunt :

  • 1 enfant → la réserve héréditaire représente la moitié de la succession, la quotité disponible est donc de 50 %.
  • 2 enfants → les enfants doivent se partager ⅔ du patrimoine (soit ⅓ chacun), la quotité disponible est alors de ⅓.
  • 3 enfants ou plus → la réserve héréditaire est de ¾ de la succession, laissant une quotité disponible de ¼.

 

Si le défunt n’a pas d’enfants, mais qu’il laisse un conjoint survivant, celui-ci est protégé par une part minimale en pleine propriété, et la quotité disponible dépend des autres héritiers présents (parents, frères et sœurs).

 

À quoi sert la quotité disponible ?

La quotité disponible permet au défunt d’organiser la transmission de son patrimoine en fonction de ses souhaits. Elle peut être utilisée pour :

  • Avantager un héritier (ex. : donner plus à un enfant en situation de handicap).
  • Favoriser un tiers (ex. : un concubin, un ami, une association, etc.).
  • Protéger davantage le conjoint survivant grâce à une donation ou un legs.

 

5. Autres stratégies pour protéger le conjoint survivant

En complément de la donation au dernier vivant, d’autres solutions permettent d’optimiser la protection du conjoint :

  • Changer de régime matrimonial : Le passage en communauté universelle avec clause d’attribution intégrale permet au survivant d’hériter de tout le patrimoine.
  • Rédiger un testament : Il permet de renforcer la part du conjoint dans la limite de la réserve héréditaire. Cela va être utile pour des partenaires de PACS ou des concubins qui ne souhaitent pas se marier.
  • Souscrire une assurance-vie : Les capitaux transmis via l’assurance-vie sont hors succession et peuvent être versés directement au conjoint.
  • Créer une SCI : Une Société Civile Immobilière permet de structurer la détention des biens immobiliers et d’assurer une continuité dans la gestion.

 

6. Conclusion

Anticiper sa succession est essentiel pour assurer la protection de son conjoint.

  • En l’absence de dispositions spécifiques, la loi prévoit des solutions, mais elles peuvent être limitées.
  • La donation au dernier vivant est une excellente option pour offrir plus de choix et de protection au conjoint survivant.
  • D’autres stratégies patrimoniales (testament, assurance-vie, SCI, changement de régime matrimonial) peuvent être mises en place pour garantir la tranquillité financière du conjoint survivant.

 

Besoin de conseils pour organiser votre succession ? N’hésitez pas à contacter le meilleur gestionnaire de patrimoine de Toulouse pour un accompagnement personnalisé !

 

garonne patrimoine dirigeant fondateur Nicolas Combes

Nicolas Combes

Fondateur de Garonne Patrimoine

Nicolas a décidé de fonder une entreprise de gestion de patrimoine pour accompagner les particuliers dans la gestion et l’optimisation de leurs investissements.
L’expertise de Nicolas se base sur deux masters dont celui de l’Aurep, Master de référence en Gestion de Patrimoine. Fort d’une importante expérience internationale grâce à de nombreuses expatriations dans des cabinets prestigieux comme PricewaterhouseCoopers, Nicolas sait s’adapter à tous les profils.
Nicolas et son équipe seront ravis de vous accueillir dans leur bureau à Toulouse avec une magnifique vue sur les Pyrénées.

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